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L'Eredità dei Antenatio
7 janvier 2017

S2 / Chapitre 18 - Central Otago

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« Elle est venue par la rivière

Comme sortie des eaux

Ils ont demandé « D'où viens-tu ? »

Elle a dit « Central Otago »

Personne ne savait où c'était

Mais tous aimèrent aussitôt ces mots

Elle s'est assise et on voyait

Ses mains zébrées, comme au couteau »

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Je me rends désormais compte de toi. Tu as débarqué dans ma vie sans prévenir. Notre baiser pendant cette fête... Nous étions à peine amis. Et puis tu es partie d'un coup, sans laisser de trace, égale à toi-même. Invisible.

T'ai-je connu ? Voilà la question que je me pose aujourd'hui. Quel est ton caractère ? Quelles sont tes qualités ? Quels sont tes défauts ? Comment penses-tu, agis-tu ? Aucune idée. Tu es une charmeuse, et tu es aussi le serpent.

J'ai peut-être absorbé un peu de ton venin.

Tu m'as hypnotisé. Comme disait un poète français : « Si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu, c'est que mes yeux ne t'ont pas toujours vu ». En plus de me ravir mon cœur, tu m'as ravi ma tranquillité, mon âme d'autrefois, et les souvenirs d'un autre temps.

Tu es la mort de celui que j'étais avant, et de celui que je ne serai pas.

Je ne te dis pas adieu.

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La vie poursuivait son cours à Bridgeport. Aurelio entrait dans une nouvelle période de chagrin, commençant à s'interroger sur sa future vie. Il avait l'impression de ne plus être capable de construire quoi que ce soit à l'avenir. La solitude le gagnait, même s'il était entouré d'amis.

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Aurelio – ...Et je n'arrive toujours pas à faire mon deuil. Je sais bien qu'elle est partie, je me demande si je dois la détester ou la comprendre. Mais… Je n'arrive pas à me projeter dans le futur, avec mon fils et mon frère.

Johanna – Tu as besoin de temps, Vince. Il faut que tu trouves une chose sur laquelle te concentrer, comme le travail. Ou une passion. Tu es un bon rédacteur en chef, j'ai entendu parler de tes talents. Et comme je bosse dans le service de mise en page, j'ai l'occasion de lire ce que tu écris. Ne laisse pas la tristesse te submerger, c'est le pire. Force-toi à aller au boulot, à rencontrer des gens, à faire ce que tu aimes.

Aurelio – C'est comme ça que tu as remonté la pente ?

Johanna – Oui. Et j'avais une fille de neuf ans, à l'époque. Elle en a seize, maintenant. Quand Robert est parti, j'étais dévasté, je t'ai déjà raconté mes périodes alcoolisées… Mais grâce à elle, j'ai eu la force de me lever le matin, pour aller au journal. D'aller aux réunions de parents d'élèves. J'ai pu faire de nombreuses rencontres, dont certaines très heureuses, qui ont réussi à m'extirper de cette sorte de… de coma qui s'aggravait chaque soir, quand je remplissais mon verre de vin sans m'en rendre compte.

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Adam commençait à sortir dans les boîtes de nuit. Ce n'était pas le genre d'endroit rêvé pour lui, mais c'était mieux que rien pour se faire de nouveaux amis. Certaines femmes semblaient être attirées par son côté lunatique, doux, zen, qui contrastait pourtant avec son attitude dynamique et entrepreneuse le soir, après quelques gorgées de cocktail et autres substances (qui semblent effrayer le barman…).

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Le temps avait passé, et Aurelio n'en revenait pas : son petit garçon était déjà à l'école primaire ! Tant de chemin parcouru déjà, même s'il avait été difficile. Amadeo n'avait peut-être pas de figure maternelle, mais il avait un père sur qui il pouvait compter.

Aurelio – A ce soir mon loup, travaille bien.

Amadeo – A ce soir, papa !

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Amadeo était sérieux dans son travail : il faisait toujours ses devoirs (ceux de maths compris) et se couchait de bonne heure pour être en forme le lendemain. Cependant, il aimait beaucoup jouer avec ses cubes et écoutait beaucoup de musique classique ou étrangère, ce qui était étonnant pour un jeune garçon de son âge.

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A ses heures perdues (littéralement, car il mettait parfois son travail à la maison de côté), Aurelio jouait de la musique. Partout. Devant le multiplex, sur les quais, dans le métro, sur les esplanades. Il appliquait les conseils de sa collègue Johanna, et rencontrait parfois des gens qui acceptaient de jouer avec lui. Cela lui permettait de maintenir ses compétences musicales à un bon niveau pour les réinvestir dans son groupe, The Sleep Strummer Legacy.

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Adam n'avait plus assez de temps pour s'occuper d'Amadeo non plus, bien qu'il ne fût que son neveu. L'hiver était rude à Bridgeport, et les maladies de saison apparaissaient, la production de vaccins était du ressors du jeune chercheur.

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Une fois le travail terminé, il partait parfois à la bibliothèque, dans l'espoir de trouver quelques informations sur Anthon Warthington. Son frère lui avait parlé de sa discussion avec William Fangmann. Passée l'impression que son frère était un de ces journalistes mondains que tout le monde s'arrachait pour lui raconter sa vie, il s'était donné pour but d'en savoir plus sur cette dite mafia qui résiderait dans l'ombre de la ville. Mais les noms n'étaient pas nombreux dans les documents disponibles, et un bibliothécaire lui conseilla de se rendre aux archives communales pour en savoir plus sur de vieilles affaires criminelles locales. Bien sûr, il avait été prudent en expliquant sa requête...

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Amadeo, tout comme son père, présentait déjà, à son âge, une assez grande maturité. Il n'était donc pas étonnant, ni réjouissant, de le voir séparé de ses autres camarades, qui préféraient rester entre eux. Heureusement, il avait fait la rencontre de Sebastian Striker, le fils d'un célèbre footballer habitant Bridgeport. Ses parents ayant foi en l'instruction publique (bande de crétins), ils avaient décidé de l'envoyer dans une école où tous les enfants issus de milieux pauvres décidaient de le boycotter, le fils à papa millionnaire. Alors entre solitaires, on se comprenait.

Amadeo – Bonjour madame !

Mme Striker – Bonjour Amadeo !

Sebastian – Viens Amos, y'a un étang gelé pas loin, on va faire du patin à glace !

Amadeo – Génial, j'en ai jamais fait !

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En tant que journaliste de haut rang, Aurelio avait eu un accès libre aux archives et s'en était servi. Mais si la mairie possédait en théorie une liasse de journaux relatant une fusillade sanglante liée à un membre de la famille Warthington, les documents en question avaient disparu. Curieux. Aurelio avait fait des recherches sur Internet, dans la base de données de l'Advocate, mais rien.

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Adam profita d'un jour de congé pour réfléchir à une solution. Tandis que son neveu semblait se passionner pour les émissions historiques, il cherchait un moyen d'accéder à des informations sur cette fusillade. S'il ne pouvait pas connaître le nom de cette jeune femme poignardée qui lui avait fait tant de peine, au moins pourrait-il connaître le nom de ses meurtriers. Et puis, il semblait avoir un intérêt particulier pour l'investigation policière depuis la mort de son père.

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Il avait eu la bonne idée quelques heures plus tard. En zappant sur une série policière, il avait trouvé l'évidence qui était au bout de son nez. C'est ainsi qu'il appela un ancien collègue du commissariat de police, avec qui il entretenait de bonnes relations, pour lui demander de se renseigner sur cette affaire. Par ailleurs, il le pria de le contacter s'il y avait du nouveau à propos de la jeune femme.

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Le repas était l'heure parfaite pour Aurelio et Adam. Elle permettait le partage d'informations, et ce, à quelque niveau que ce soit. Ils parlaient de leur affaire, qui avait autant de valeur pour chacun, journalistique pour l'un et personnelle pour l'autre. Ils parlaient de leur vie à Bridgeport, de la neige, d'Amadeo. Et puis de leurs amours, rares et méfiantes.

Aurelio – De toute façon, pour moi, c'est réglé. Je sais bien que je ne pourrai pas accorder ma confiance aussi facilement à une autre femme. Même ça, Mika me l'a pris.

Adam – Tu devrais venir avec moi, au bar, de temps en temps. On y rencontre des personnes intéressantes.

Aurelio – Oh, c'est gentil, mais tu sais, je ne sais pas si j'ai envie de rencontrer à nouveau quelqu'un. Je veux dire… vraiment envie.

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Aurelio continuait sa guérison progressive. Il produisait de plus en plus d'ouvrages, d'articles, de poèmes parfois. Tout ce qui lui importait était de dire ce qu'il avait sur le cœur. Il avait aussi ses amis, à qui il pouvait se confier sans honte. Il avait beau être venu dans cette ville un peu contre son gré, il devait reconnaître qu'elle lui avait assuré un certain succès, sur tous les plans, quasiment. Son fils aussi lui était très important. Sa réussite, son épanouissement, son bien-être. Il savait bien qu'il n'était pas très présent pour lui, alors quand il avait du temps libre, il essayait de se rattraper.

Aurelio – Amadeo, est-ce-que... ta… ta mère te manque ?

Amadeo – Mmm… Pas vraiment. Comme je ne la connais pas… C'est assez bizarre. Je sais que normalement, je devrais être triste, mais en fait, ça ne me touche pas vraiment, même si parfois, j'ai l'impression… qu'il manque quelqu'un, ou quelque chose. Bon, je vais au lit, bonne nuit !

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Du côté d'Adam, la vie relationnelle était peut-être assez plate mais jamais il n'avait un instant de repos. Et ce, même en sortant d'une urgence professionnelle, tard le soir.

Adam – Oui ? Ian, c'est toi.

Ian, au téléphone – Oui, j'ai du nouveau, mais uniquement concernant Warthington.

Adam – Tant pis, dis-moi quand même ce que tu as.

Ian – Pour faire court, son père aurait fait du trafic d'armes avec quelques autres mafieux du coin, et ceux-là vendaient le tout à des Mexicains. Mais à un moment où les chicanos étaient en plein essor, ils ont essayé de doubler Warthington et les autres, et ça a viré à la fusillade. Au port de la ville, pendant un échange. Cet événement est très célèbre à Bridgeport, ça fait partie des légendes urbaines si tu veux...

Adam – D'accord… Que leur est-il arrivé ? A Warthington et aux autres ?

Ian – On a simplement suspecté Warthington, mais un seul de ses collaborateurs a mentionné son nom. Il s'est fait descendre pendant son transfert du commissariat à la prison. Étrange, non ? Pour le reste, Vessey et Abermacht ont fait quelques années de taule à la prison centrale du Massachussetts, sauf Rossi qui s'est évadé à peine arrivé. Il s'en est sorti indemne. Y'a peu d'archives à ce propos mais j'ai entendu dire que l'évasion était spectaculaire...

Adam – Rossi ? Qui ça, Rossi ?

Ian – Un trafiquant à la tête d'une mafia italienne, basée en Toscane. Ça te dit quelque chose ? Paraît qu'il est toujours dans le secteur...

 

A suivre...

 

 

 

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Commentaires
M
AHAH JE SAVAIS QUE ROSSI ETAIT TOUJOURS VIVANT, CE GROS CONNARD (ou alors tu me l'avais dit et j'ai oublié, mais pas mon subconscient...)<br /> <br /> <br /> <br /> ET J'AI FINALEMENT RATTRAPE MON RETARD J'AURAIS MIS UN TEMPS FOU, MAIS J'Y SUIS ARRIVEE, PARDONNE LA PIETRE LECTRICE QUE JE SUIS
K
Salut ! J'ai lu toute ton histoire depuis le début, et j'adore ! Super scénario, super style d'écriture, super en général quoi x)<br /> <br /> J'ai hâte de lire la suite ! À très vite ! ;) :D
M
sois maudit, toi et tous tes chapitres que je dois rattraper
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L'Eredità dei Antenatio
  • Il y a bien longtemps, une révolution a changé le monde. L'histoire de la famille Antenatio relate une révolte qui s'annonce. Mais ces deux événements sont peut-être plus étroitement liés que l'on pourrait l'imaginer...
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