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L'Eredità dei Antenatio
3 septembre 2016

S1 / Chapitre 13 - La chute

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Screenshot-2_resultatMonte Vista. Après ce long voyage au Connecticut, le goût de la chaleur, de la beauté de cette mer bleue turquoise et des collines illuminées par le soleil se faisait plus intense qu'autrefois. La résidence de la famille Antenatio était plus ravissante que jamais, et surtout très accueillante. Enfin, le retour à la maison.

Screenshot-3_resultatAurelio – Et comment va papa ?

Simona – Il dort. Ses jours de congés, il les passe surtout à se reposer. Il a beaucoup de travail en ce moment, et la vieillesse ne facilite pas l'effort.

Adam – Il s'est passé beaucoup de choses pendant notre absence ?

Simona – Oh, oui ! Vincenzo a enfin lancé son programme de promotion de la culture. Après les élections, il s'était senti dans l'obligation d'agir. Beaucoup attendaient de lui.

Aurelio – Il y avait d'autres candidats au poste de maire ?

Simona – Une femme du nom de Rosaria Stefani. Mais elle n'a eu qu'une vingtaine de pourcents de voix. Vincenzo est très populaire. Et vous, comment s'est passé votre séjour à l'Université ?

Screenshot-4_resultatIl y avait bien longtemps qu'Aurelio et Adam n'avaient pas profité d'une piscine. Aussi, sortir les maillots de bain et faire quelques plongeons avaient été les premières choses qu'ils avaient fait au lendemain de leur retour. Le vent était frais et ici, l'été était déjà fini, mais qu'il était bon de rentrer chez soi !

Screenshot-5_resultatMalgré la fatigue et les douleurs physiques provoquées par son âge avancé, Simona ne décourageait pas pour autant et continuait d'entretenir le jardin de la famille, même si elle savait qu'elle ne pourrait peut-être pas faire une récolte de plus. De toute manière, elle devrait maintenant consacrer la majeure partie de son temps à sa carrière, qui prenait un tournant décisif. En effet, le propriétaire du restaurant Il Succulento étant en mauvaise santé, il fallait donc s'attendre à faire une offre de rachat. Simona était sans doute la mieux placée pour prendre sa place, mais elle ne savait pas si c'était une bonne idée, vu son âge et les choses qu'elle avait déjà à gérer.

Screenshot-6_resultatEt Vincenzo dans tout cela ? Toujours maire, même s'il n'était plus aussi jeune qu'avant, tout comme son épouse. Il continuait à travailler sans relâche. Les élections l'avaient galvanisé et la construction de plusieurs logements pour répondre à la demande était achevée. Le nouveau centre culturel et sportif était sur pied, les acheteurs immobiliers se faisaient plus nombreux et les appels d'offre étaient généralement suivis de plusieurs réponses. Le commerce allait mieux. Les agriculteurs étaient moins nombreux mais plus productifs et dans de meilleures conditions de travail. Mais surtout, ce qui satisfaisait cet homme, désormais considéré par certains comme figure de la politique italienne, c'était la traque des criminels toscans qui arrivait à son terme. L'identité de l'assassin de Costanzo Rossi était connue des services de police et plusieurs filatures avaient été mises en place pour confirmer le lieu de réunion du syndicat du crime local. Bientôt, la justice serait rendue et les citoyens de Monte Vista pourraient vivre dans une paix complète.

Screenshot-7_resultatDeux semaines après son arrivée, Aurelio avait finalement trouvé du travail. Avec plusieurs romans au compteur et un diplôme derrière lui, il était qualifié pour obtenir un poste à Editoscana, dont le siège se trouvait en ville. Il était chargé d'entretenir la rubrique Culture du site web du journal. Dès son arrivée, il avait fait forte impression. Le fils du maire était là… Alors évidemment, les murmures dans le dos étaient inévitables. La plupart de ses collègues l'apprécièrent lorsqu'ils commencèrent à travailler ensemble et à faire connaissance, même si certains ne cessaient de raconter à qui voulait bien l'entendre qu'il était là uniquement grâce au statut de son père. Mais l'important, pour Aurelio, ne résidait pas dans l'ambiance de soupçons ou d'admiration, mais dans la qualité du travail qu'il allait fournir à Paola Romano, directrice du journal internet, et accessoirement mère d'Orlando, ce qui valait au nouveau journaliste un brin de sympathie.

Screenshot-8_resultatPour Adam, c'était une autre paire de manche. Durant sa formation, personne ne l'avait considéré comme un ennemi ou un camarade. Il n'était qu'un élève policier qui devait suivre les ordres que l'on lui donnait. La pratique sur le terrain n'était pas vraiment ce à quoi il s'était attendu, mais elle était inévitable pour accéder aux laboratoires du poste de police.

Screenshot-9_resultatLe temps de repos qu'ils avaient à leur disposition, Vincenzo et Simona le passaient en amoureux. Maintenant que les enfants avaient grandi et étaient prêts à quitter le nid, les deux amants s'étaient rapprochés. Un petit mariage s'était organisé pendant l'absence d'Aurelio et d'Adam, loin des regards, des amis et des proches. Le couple savait qu'il ne lui restait plus longtemps à vivre, et que s'il arrivait quelque chose à l'une des deux moitiés, l'autre devrait être en capacité de s'en sortir, du moins financièrement. Il était beau de voir une union si forte durer si longtemps, malgré les épreuves…

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Screenshot-11_resultatLa formation policière imposait à Adam des responsabilités, telles que, pour exemple, faire le sale travail qu'aucun flic de la ville ne voulait faire. Plusieurs soirs, il fut donc contraint de surveiller la nouvelle boîte de nuit, le Broyeur, qui s'était installée il y avait à peine quelques mois dans un ancien entrepôt. Adam prit cette tâche ingrate comme une mission et s'empressa de poser les questions qu'il convenait de poser au propriétaire et à la serveuse.

Screenshot-12_resultatAurelio, pendant ce temps-là, travaillait à la bibliothèque, sur le site du journal. Parfois, il allait séjourner à l'hôtel, poussé par une envie de calme et de solitude, ce qui était rare chez lui. Mais un soir, en rentrant chez lui, il fit une découverte surprenante dans la cuisine.

Mika – Oh, désolé Aurelio, je me suis servie, j'avais tellement faim.

Aurelio – Mika ! Mais… Qu'est-ce-que tu fais là ?

Mika – Tu ne te souviens pas de m'avoir donné ton adresse ? J'ai voulu te rendre une visite.

Aurelio – Mais… Enfin, c'est fantastique, mais je croyais que tu étais retournée à Twinbrook ?

Mika – J'ai… quelques soucis avec mes parents en ce moment. Et puis, j'avais hâte de te revoir.

Aurelio – C'est génial ! Mais attends, tu vas dormir ici. Je vais te prépare une chambre et…

Mika – Pas la peine, ta mère l'a déjà fait.

Aurelio – Ma mère sait que tu es ici ? Et qui tu es ? Moi qui voulait leur faire une surprise, c'est raté…

Screenshot-13_resultatEn dépit de la perplexité qu'elle avait provoqué, l'arrivée de Mika avait rendu Aurelio très heureux. Lui qui avait justement peur de quitter ses amis de John Simlius et de devoir dire adieu à sa bien-aimée, il était comblé. Combien de temps Mika resterait ici ? Il ne le savait pas. Le peu de choses qu'elle lui avait dit à propos d'elle et de ses parents lui faisaient penser qu'elle était là plutôt pour fuir une vie qu'elle n'aimait pas. Elle ne parlait pas beaucoup du passé, ni même de l'avenir. Mika était une femme de l'instant.

Screenshot-14_resultatElle avait suivi un cursus artistique à l'université et faisait désormais preuve d'une exceptionnelle compétence en matière d'analyse artistique et de peinture. Bien qu'elle fut à Monte Vista pour une durée indéterminée, elle avait choisi de travailler son coup de pinceau, au cas où cela intéresserait quelques personnalités de la ville.

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Screenshot-17_resultatSi Mika était là, autant en profiter, se disait Aurelio. Grâce à ses horaires avantageux, il avait pu emmener sa dulcinée en rencard et lui faire visiter la ville. Il fut impressionné par le nouveau centre culturel et sportif que son père avait fait construire. Aussi moderne était-il, il s'intégrait parfaitement dans le paysage de Monte Vista, et il fournissait tout ce qui lui manquait. Son père était tout de même un bon maire – surtout quand il lui faisait profiter gratuitement du sauna !

Screenshot-18_resultatSimona – Et donc, vous venez de Twinbrook ?

Mika – Oui. Ma famille habitait dans une maison située près des marécages, mais nous avions dû déménager à cause d'un dysfonctionnement du barrage du lac artificiel. Notre maison a été inondée, et depuis, nous vivons dans un corps de ferme aux alentours de la ville.

Vincenzo – Mais pourquoi avoir fait tout ce chemin jusqu'à l'université John Simlius ? Le Connecticut et la Louisiane sont très éloignés comme états…

Mika – Eh bien, j'imagine que… c'était un moyen de… de prendre un peu de distance avec mes parents. Beaucoup de distance, même ! Et puis, elle était très réputée, et je voulais la meilleure... formation artistique qui soit, si l'on peut dire. C'est une amie qui m'a parlé de cette université, et je n'ai pas été déçue ! Et vous, pourquoi avez-vous envoyé Aurelio là-bas ? C'est encore plus loin. Il faut traverser l'Atlantique !

Aurelio – Une histoire de famille. Mon père y a été.

Vincenzo – Je vivais là-bas, avec mes parents, autrefois. Et puis, je suis venu ici après mes études, par choix.

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Screenshot-22_resultatMika resta chez les Antenatio trois jours, une semaine, un mois, deux mois… Suffisamment longtemps pour voir la neige arriver en ville. La famille ne lui demanda rien, car tout était compris. Aurelio avait expliqué à ses parents son hypothèse concernant la situation de son amie, et avait juré avoir confiance en elle. De son côté, elle avait trouvé un petit boulot à la nouvelle école d'art qui avait autrefois servi à la pègre locale. Elle n'était que stagiaire auprès des professeurs d'art mais était satisfaite de sa situation.

Aurelio et Mika, après un long moment d'hésitation, avaient finalement pris la décision de louer un logement pour eux deux. Il fallait dire que Mika était assez réticente à tout ce qui touchait au long terme. Elle avait eu un peu de mal à supporter la longueur des études, et n'avait jamais, depuis, trouvé un emploi stable, car même celui qu'elle avait pour le moment était temporaire. Mais Aurelio avait su la convaincre, lui disant que rien n'était fait et qu'il avait toujours moyen d'aller dormir chez lui en cas de dispute. Mika était une femme de l'instant, mais aussi une femme libre et indépendante, et cela, Aurelio l'avait bien compris…

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Screenshot-24_resultatCe déménagement, cet éloignement, cette remarquable ignorance dont faisait preuve Aurelio avait été vécu comme une trahison, un coup de poignard pour Adam. Une fois de plus, son frère le laissait tomber. Une fois de plus, il ne reconnaissait pas à sa juste valeur l'amitié qui s'était tissée entre eux pendant leur enfance. Une fois de plus, il l'écartait de son chemin pour être reconnu de tous. Adam en avait plus qu'assez de se voir toujours oublié, comme si c'était un destin que sa famille lui avait choisi. Heureusement, il lui restait encore son travail qu'il menait au commissariat et au laboratoire scientifique, car il avait fini sa formation et été promu comme technicien à la police scientifique. Et puis, il y  avait toujours sa passion pour la science, toujours plus dévorante, plus coriace. Elle était un substitut à sa relation avec le seul individu qui aie jamais vraiment importé pour lui, en dehors de ses parents. Mais que se passerait-il le jour où il ne lui resterait plus rien ?

Screenshot-25_resultatVincenzo, qui voyait le mal-être de son fils sans vraiment le comprendre, n'avait de toute manière plus la force de s'attarder sur ce sujet. Il avait dû prendre plusieurs jours de congé, confiant son travail au fidèle adjoint Orlando Romano, car l'hiver était rude avec lui. Une pneumonie à son âge, ce n'était pas conseillé…Il fallait espérer que ce n'était pas un signe annonciateur…

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Screenshot-29_resultatMême s'il revenait parfois à la maison pour prendre des nouvelles de ses parents et de son frère, Aurelio se tenait éloigné de la maison. Il ressentait l'inexplicable et irrésistible besoin d'indépendance et de contrôle. Pourtant, même s'il s'en rendait compte, il avait du mal à prendre conscience du temps qui avait passé, de son âge adulte, de sa situation avec une maison, une petite amie, un travail qui lui plaisait, et des amis d'enfance qui avaient grandi, aussi peu nombreux étaient-ils, comme Felix Becciani, dont il recevait régulièrement la visite. Il vivait sa vie comme un grand, allait voir des films seul, allait au restaurant et payait le repas, conduisait la voiture de Mika, travaillait sur des projets dont il voyait les résultats et pour lesquels il était remercié et apprécié. Tout cela était à la fois impressionnant et un peu terrifiant…

Screenshot-30_resultatSi les choses changeaient pour Aurelio, elles changeaient aussi pour les autres, et je pense particulièrement à Vincenzo. Après une longue période au lit et de (trop) grandes doses de sirops dégoûtants à avaler, il s'était rétabli et avait retrouvé sa vigueur, sa force d'antan. Et il n'avait eu de si bonne nouvelle au travail depuis longtemps : les forces de l'ordre avaient enfin localisé le lieu de réunion du syndicat criminel de Toscane. L'assaut avait été planifié et on n'attendait plus que le feu vert du maire pour valider le plan d'action. Enfin, la criminalité tomberait, et la justice serait faite ! Enfin, les artisans verraient leur mérite reconnu face aux contrefaçons, les jeunes dépendants à la drogue aidés, le nombre d'armes en circulation diminué. Ce serait une avancée majeure dans la lutte contre le grand banditisme.

Screenshot-31_resultatLe soir-même, Vincenzo avait reçu un coup de téléphone de son adjoint qui avait accompagné la police dans son opération de démantèlement. Les nouvelles étaient mitigées. L'opération avait été un succès dans l'entreprise de perquisitionner le lieu de réunion et de mettre derrière les barreaux les grands trafiquants de la région, mais Marco Venisa, celui qui semblait être le chef de l'organisation, avait réussi à s'enfuir. De plus, deux agents de police étaient décédés dans l'attaque, et deux autres étaient dans un état de santé alarmant. C'était tout de même une victoire.

Screenshot-32_resultatLe lendemain, l'arrivée à l'hôtel de ville fut compliquée. Évidemment, la nouvelle n'était pas passée inaperçue, et la presse en avait fait ses choux gras. « Le maire justicier » ou « L'ennemi du crime », ou encore « L'incorruptible ». Vincenzo avait eu de nombreux surnoms, et son répondeur était surchargé de demandes d'interview. Son rendez-vous avec Orlando Romano n'avait même pas pu se dérouler sans la moindre sonnerie. Après avoir promis un dédommagement aux blessés et aux familles des officiers victimes, Vincenzo avait organisé une série d'entretiens avec les nouveaux détenus pour essayer de leur soutirer des informations. Et cette fois-ci, ils ne se feraient pas assassiner, comme Costanzo Rossi. La police était là, et Vincenzo la savait solide et impénétrable. Lorsqu'il prit un instant pour réfléchir, il songea à tout ce qu'il avait traversé. Tant d'épreuves, d'efforts. Ils avaient été fructueux. L'hommage aux deux policiers serait rendu avec la plus grande sincérité qui soit, car ils avaient fait leur devoir et représentaient tout ce pour quoi Vincenzo s'était battu. Il était temps que le message passe : le crime n'avait plus sa place dans la société tant qu'il serait là.

Screenshot-33_resultatUn déjeuner avait été organisé chez Aurelio pour fêter cet heureux événement. Vincenzo fut ravi d'y retrouver Nicoletta Lombardi, son amie de toujours.

Nicoletta – J'ai beau t'avoir dit d'être prudent, tu as bravé les interdits et joué avec le feu, Vincenzo… Mais tu as réussi ! Je suis fière de toi ! Tu es devenu le maire que Monte Vista mérite et doit avoir. Tu as éradiqué le crime, combattu la pauvreté autant qu'il en était possible, tu as relancé notre économie, tu as tout donné pour cette ville !

Vincenzo – Merci Nicoletta, je suis… très ému de t'entendre dire cela. Mais je suis encore plus heureux d'avoir fait mon travail. Il faut encore que l'on retrouve ce fameux Marco Venisa, car il est la tête de l'opération. Mais au moins, on lui a coupé les bras !

Screenshot-34_resultatMika – Félicitations, monsieur Antenatio. Votre fils m'a parlé de tout ce que vous aviez fait… Je ne m'intéresse pas tant que cela à la politique, mais si j'ai bien compris, c'est grâce à vous que je dois l'école d'art dans laquelle je travaille. Et ma sécurité. En tout cas, avec vous, j'ai l'impression que c'est tout ou rien !

Vincenzo – C'est un peu cela, en effet !

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Screenshot-36_resultatLe soir, la famille était sortie pour célébrer en petit comité cette belle victoire. Simona faisait toujours connaissance avec Mika, elle aussi intéressée par le passé de la famille Antenatio, tandis que les deux frères Aurelio et Adam patinaient ensemble. Le froid qu'il y avait entre eux avait été un peu oublié en ce moment de joie, mais les choses ne s'arrangeaient pas pour autant.

Screenshot-37_resultatAdam – Je me demande quand même pourquoi papa n'est pas venu avec nous.

Aurelio – Il était sûrement fatigué. Tous ces appels, ce travail, les papiers à remplir, les entretiens à avoir… Il devait être fatigué.

Mika – C'est bien ici, Simona ?

Simona – Oui, c'est là, garez-vous.

Aurelio – ...Maman, c'est moi ou papa a laissé les lumières allumées ?

Mika – Ce ne sont pas des lumières… Ce sont des flammes...

 

 

A suivre...

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Commentaires
M
ah merde, la maison brule... attends, Vicenzo est dedans ? D:
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L'Eredità dei Antenatio
  • Il y a bien longtemps, une révolution a changé le monde. L'histoire de la famille Antenatio relate une révolte qui s'annonce. Mais ces deux événements sont peut-être plus étroitement liés que l'on pourrait l'imaginer...
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