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L'Eredità dei Antenatio
1 août 2016

S1 / Chapitre 3 - L'Inquisiteur

Screenshot_resultatDéjà l'hiver ! La neige et le givre recouvraient entièrement la maison de Vincenzo et Simona. Le jour ne parvenait pas à percer l'épaisse couche de nuages qui s'était installée sur Monte Vista. Mais pour une fois, on s'en accommodait bien : la neige n'était-elle pas un symbole à Noël ?

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Screenshot-3_resultatEn ce jour festif, Vincenzo avait proposé à Nicoletta et David de dîner chez eux. Célibataires tous les deux, il était sûrement plus agréable pour eux de passer cette belle soirée en compagnie d'amis. Simona, en bonne cheffe cuisinière, cherchait des recettes qui pourraient plaire à leurs invités, tandis que Vincenzo s'occupait de l'entretien de la maison. Avec tout ce temps passé au travail ou chez les producteurs locaux, il n'avait pas trouvé l'occasion de s'occuper de son foyer.

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Screenshot-5_resultatTandis que Simona préparait le repas prévu pour le soir – Soupe du Soleil et Curry Aloo Masala, Vincenzo s'affairait à acheter des provisions pour les prochains jours en ville. Il eut également l'occasion de choisir un joli bouquet de fleurs pour Simona et quelques cadeaux pour Nicoletta et David. C'était la première fois qu'il passait les festivités entouré d'amis et d'une femme qu'il aimait. Alors il ne fallait rien rater !

Screenshot-6_resultatVincenzo et Simona avaient finalement réussi à installer un salon correct pour leurs invités. Dénicher une table de jardin et deux chaises n'avait pas coûté trop cher. Il avait juste fallu arranger un peu le salon, mais Vincenzo n'avait pas vraiment l'intention de rester très longtemps dans cette maison, qui deviendrait trop petite pour Simona et lui s'ils avaient des projets communs. Pour l'instant en tous cas, cela leur suffirait.

Screenshot-7_resultatVincenzo – Alors, David, ça te plaît ? Ce n'est pas grand-chose, mais je pensais que tu aimerais la sculpture !

David – Oh, c'est gentil, j'aime beaucoup ! Ou as-tu trouvé ça ?

Vincenzo – C'est un objet que j'ai rapporté de l'Université John Simlius, au Connecticut !

Simona, à Nicoletta – ...Oui, bien sûr que c'est un bon film, mais de là en faire un des plus grands films de l'histoire…

Nicoletta – Il a tout de même fait beaucoup d'entrées ! Et puis, avoue que les acteurs sont bons. On n'a jamais eu une clientèle aussi importante !

Screenshot-8_resultatDavid – Mon Dieu, Simona, ton curry est délicieux.

Vincenzo – Quand même, ce n'est pas pour rien que j'ai choisi la meilleure femme que j'ai trouvé.

Nicoletta – C'est sympa pour moi !

Simona – Te vexe pas, Nicoletta, chacun son talent, ah !

Screenshot-9_resultatLa fête avait été un succès. Le dîner avait plu à tout le monde et, même si chacun travaillait tôt le lendemain, les invités étaient tous restés jusqu'à minuit, au moins. Les cadeaux avaient été satisfaisants, et la bonne humeur avait été au rendez-vous. Un bon Noël, se disait Vincenzo.

Screenshot-10_resultatLa soirée de la veille fut pourtant bien vite oubliée. Elle laissa place au travail, plus important que jamais. Vincenzo n'avait toujours pas terminé son rapport sur les visites déjà effectuées, il avait encore cinq rendez-vous à prendre et le dossier sur les taxes d'habitation à examiner pour la séance du conseil de lundi. Que de responsabilités !

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Screenshot-13_resultatSimona n'avait pas tout son temps libre non plus. A peine était-elle arrivée à l'épicerie que Graciella, la gérante du magasin, l'avait assommé de tâches à accomplir. Visiblement, l'échoppe était débordée. Simona trouvait tout et n'importe quoi dans la réserve, à mettre en vente, « pourvu que les clients reviennent ! » disait la patronne. Elle aussi eut droit à son petit tour parmi certains habitants de Monte Vista, trop âgés pour se déplacer, mais clients fidèles à l'épicerie depuis toujours. Une première journée de travail pas si reposante…

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Screenshot-15_resultatLorsque Vincenzo arrivait à la maison, cette semaine-là, il n'avait pas de repos. Une lettre au maire – ce qui le dégoûtait au possible – pour lui expliquer la situation des taxes d'habitations trop compliquées et exhaustives, des mails à droite à gauche avec les élus qui travaillaient sur cette étude, le rapport d'enquête à finir et les rendez-vous cette fois-ci téléphoniques avec les derniers commerçants ou directeurs à consulter.

Vincenzo – Donc, vous diriez que le problème vient du maire ? ...Oui, je comprends, vous souhaitez rester prudent. Bien. Merci beaucoup, M. Moretti, d'avoir pris le temps de me parler. Au revoir.

Screenshot-16_resultatVincenzo attendait beaucoup sa rencontre avec Camillo Mancini. L'un des plus grands « industriels » de Monte Vista allait certainement lui révéler beaucoup d'informations.

Screenshot-17_resultatCamillo – Et c'est pourquoi je vis dans cette petite maison. Et encore, j'ai de la chance, il y a pire, bien sûr. Mais l'OAC me prend tout ! La cotisation est extrêmement chère et j'ai rarement eu affaire aux brigands dont ils me parlent. Vous avez vu mes chiffres d'affaire ! 330 000 euros de revenus bruts par mois. Vous en déduisez 45 % pour l'imposition du ministère, vous obtenez 148 500 euros. Divisez la somme par six, avec tous les salaires à verser, l'entretien des champs, des serres, du matériel, de la pizzeria Regalia et du marché Al Fresco, vous obtenez 24 750. Déduisez-en mes impôts personnels : 14 %, ça doit faire… 3 465 euros. Bon, si je n'avais rien à payer ! Mais il faut encore que la mairie et l'OAC me prennent les deux tiers de mon salaire. Avec quoi je vis ? Avec à peine 1200 euros ! Vous rendez-vous compte ?

Vincenzo – Alarmant, en effet. Vous n'êtes pas le seul à être dans ce genre de situation. Vous l'avez déclaré à la mairie ? Vous avez fait un dossier d'aide ou d'assistance ?

Camillo – Mais bien sûr ! Seulement, les revenus de mon entreprise sont jugés suffisants. Enfin, quelque chose comme ça, j'ai jamais bien compris. Je suis sûr que l'OAC s'arrange pour me fournir de fausses excuses pour me prendre tout ce qu'il me reste.

Vincenzo – C'est justement là-dessus que je travaille. Pourrais-je vous emprunter vos déclarations de revenus ? Je sais que c'est personnel mais ce serait un élément essentiel dans mon dossier.

Screenshot-18_resultatÉvidemment, Vincenzo n'avait pas manqué l'occasion de préciser tout cela dans son dossier, qui commençait enfin à prendre forme. Devant les taxes trop élevées, l'illégitimité de l'OAC et les liens douteux entre cet organisme, le maire et des criminels locaux, il n'y avait pas de doute que Costanzo Rossi se ferait du souci. Mais pour être certain qu'il ne pourrait nier les accusations du conseil face à un prétendu manque de preuves (il pouvait très bien se débarrasser de documents compromettants), Vincenzo travaillait à la mise en ligne du dossier, pour que chacun puisse consulter à sa guise le rapport d'inspection et savoir qui était véritablement le maire de Monte Vista.

Screenshot-19_resultatUn matin, une triste nouvelle était venue frapper le foyer : Luis Toledo était décédé, des suites d'un infarctus du myocarde. L'enterrement auquel il était invité aurait lieu le surlendemain, à Bologne, sa ville natale, en Émilie-Romagne. Cela faisait une petite centaine de kilomètres, mais Vincenzo tenait à y assister. En tant que fidèle ami et confident politique (si l'on pouvait dire), il l'avait mis sur la trace d'un ennemi et lui avait donné de précieuses informations, l'avait écouté avec patience et attention.

Screenshot-20_resultatVincenzo ne s'était pas senti capable de faire quoi que ce soit d'intellectuel à la suite de cette annonce. Il était parti au gymnase, espérant, s'il ne pouvait faire travailler son esprit, faire travailler son corps. Et tout à coup, une idée lui vint…

Screenshot-21_resultatMalgré la neige qui disparaissait petit à petit de Monte Vista pour laisser place aux grandes étendues vertes, Vincenzo n'avait pas eu l'envie d'aller admirer le paysage. Non, une idée plus importante lui était venue : rendre visite aux Monty. Depuis le temps qu'il devait le faire ! Il fallait bien qu'il se jette un jour à l'eau. Il était excité à l'idée de rendre visite à ceux qui pouvaient peut-être l'aider à détrôner les Rossi, d'autant plus qu'il avait entendu du bien de cette famille.

Screenshot-22_resultatVisiblement, il était arrivé en retard. Patrizio Monty, le fils de Silvia, était bien âgé, et Vincenzo doutait que sa mère soit encore en vie. Cependant, son hôte fut ravi de l'accueillir, surtout de la part de Luis, un ancien ami de la famille. Patrizio était un homme aux traits durs et à l'élégance peu commune. Il semblait sévère, mais juste. Vincenzo le voyait comme, certainement, un modèle pour les habitants de la ville.

Patrizio – Oui, en effet, Silvia, ma mère, est décédée depuis longtemps. Elle était amie avec Luis, même si elle n'aimait pas beaucoup Martino, le frère de Valentine, mon père. Vous savez, nous sommes une famille assez... compliquée ! Il y a des siècles que nous sommes là.

Vincenzo – Alors, que savez-vous du licenciement de Martino ?

Patrizio – Eh bien, cela remonte à longtemps, mais je crois me souvenir que mon père avait formulé des soupçons envers l'ancien maire, un certain Georgio Rossi, le père de Costanzo. Il était convaincu – tout autant que moi à propos de son fils – qu'il était un mafieux. On a souvent eu affaire à des scandales de corruption, de trafics en tout genre… Mais comme les Rossi ont toujours su régler leurs problèmes, d'une manière ou d'une autre, ils n'avaient pas grand-chose à craindre. Une majorité des habitants d'ici les apprécient. En général, c'est simplement de l'ignorance, mais certains profitent bien des petits business juteux des Rossi, donc ils n'ont aucune envie de se plaindre quant au sort des commerçants, des cultivateurs et, de manière générale, de tous ceux qui se mettent en travers de leur chemin.

Vincenzo – Vous croyez réellement que les Rossi sont des criminels ?

Patrizio – Oh, oui ! Il n'y a aucun doute là-dessus. Ils étaient amis avec beaucoup de trafiquants d’œuvres d'art, d'armes ou plus couramment, de stupéfiants. Ils ont tous été incarcérés dans les années quatre-vingt, je crois. Mais la famille Rossi n'a jamais été inquiétée. Étrange, comme ceux qui sont au pouvoir ne sont éclaboussés par autre chose que de l'argent, n'est-ce pas ?

Vincenzo – Oui, vous avez raison. Merci beaucoup de m'avoir accordé du temps, monsieur Monty, je vous en suis reconnaissant. Et… j'ai une dernière question. Savez-vous si la famille Antenatio vivait à Monte Vista, autrefois ?

Patrizio – Votre nom me disait bien quelque chose, en effet. Mais je ne pourrais répondre à votre question maintenant. Laissez-moi le temps de consulter de vieux documents, et revenez me voir. Peut-être que nos familles se sont connues ?

Screenshot-23_resultatLa rencontre avec Patrizio Monty avait appris à Vincenzo de se méfier véritablement des Rossi. Dès qu'il le put, il fit part de ce qu'il avait appris à Nicoletta. Visiblement, elle semblait inquiète. « Tu devrais faire attention à ne pas dépasser la limite, Vincenzo », lui avait-elle dit, ce qui avait valu un accès de colère à ce dernier. Ne comprenait-elle pas ce que cela signifiait ? La ville était peut-être, voire certainement dirigée par des voleurs, des brigands, des criminels ! Bien décidé à rivaliser avec Costanzo Rossi qui ne semblait se méfier de rien, il avait annoncé au conseil qu'il rendrait son dossier avant mercredi. Il ne lui restait plus que deux jours pour finir son inspection, sans compter l'enterrement qui aurait lieu le lendemain, mais il était certain de l'hypothèse qu'il avancerait ce jour-là.

Screenshot-24_resultatIl fallait donc faire les visites au plus vite. Profitant de la fin du service au restaurant Il Succulento, notre jeune politicien venait interroger Gino Ferrari, le chef-maître et propriétaire de l'établissement. Il lui décrivit comment le manque de produits de la part des fournisseurs les rendait incapables de servir tous les clients. Par conséquent, le chiffre d'affaire baissait et il fallait licencier même les meilleurs cuisiniers, comme Simona. Vincenzo eut de l'empathie pour Gino. Il semblait tenir beaucoup à cœur son restaurant ; il était toute sa vie, et il ne supporterait pas qu'il fasse faillite. De plus, même eux étaient taxés par l'OAC, qui venait réclamer sa part chaque semaine, ce qui les obligeait à faire des comptes hebdomadaires et à embaucher des intendants qu'il ne pouvaient payer correctement. Quelle misère…

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Screenshot-26_resultatLa prochaine visite se ferait le lendemain car Vincenzo avait été invité à une soirée organisée par Camillo Mancini. Il souhaitait le remercier d'avoir accordé un œil à sa situation et semblait l'avoir en bonne estime, ce qui était réciproque. Vincenzo y fit la connaissance de quelques personnes intéressantes, telles que Giovanna et Dante Costa, Franco Bianchi, Alessandra Giordano (la sœur de Georgia Giordano), ou encore Pepe Moretti, un grand cultivateur et fournisseur de produits, qu'il avait récemment eu au téléphone pour une inspection.Peut-être était-ce dû à son entourage politique, mais il semblait prendre goût aux soirées mondaines.

Screenshot-27_resultatLe lendemain, le réveil fût dur pour Vincenzo. Car la journée qui venait de commencer, il ne la vivrait pas : il l'affronterait, la subirait. Encore une inspection, pour cette étude à n'en plus finir, même s'il en voyait le bout, et pour peut-être encore entendre les mêmes choses. Et les obsèques… Qu'il ait été proche de Luis Toledo ou non, Vincenzo ressentait du chagrin pour celui qui l'avait presque initié, pour un homme qui l'avait considéré presque comme un ami, alors que l'âge, l'expérience et le savoir lui permettaient facilement de prendre de haut ce jeune politicard à peine diplômé. L'enterrement serait dur, mais aussi un moyen d'approcher plus intimement celui qui avait été autrefois cultivateur, excellent cuisinier, et propriétaire du restaurant Il Succulento, qui maintenant devait certainement être à deux doigts d'être liquidé ou entre les mains des Rossi. Quelle différence, de toute manière ?

Screenshot-28_resultatC'était ce que Vincenzo redoutait. Un commerce de plus à la merci des Rossi et de leur mafia ! Mais le propriétaire du magasin, comme Georgia Giordano ou M. Pantalone, s'accommodait fort bien du sort de son épicerie-restaurant. Les affaires n'étaient pas merveilleuses mais son établissement était prétendument protégé par le fabuleux maire contre les voleurs de cette ville. Vincenzo n'avait jamais entendu parler de l'OAC en de meilleurs termes. Visiblement, ici, on vouait un véritable culte pour le seigneur Costanzo Rossi. Sauf qu'il n'y avait plus personne une fois que Vincenzo avait demandé des attestations ou documents officiels provenant de l'assurance… Et ça, ce n'était pas bon pour le rapport !

Screenshot-29_resultatPuis l'heure fatidique avait sonné, en même temps que le klaxon de son véhicule pour aller à Bologne. Vincenzo avait été impressionné : visiblement, Luis le tenait en plus haute estime qu'il ne le croyait, puisqu'une limousine était garée devant sa maison, juste pour lui. Il quitta alors Monte Vista, en songeant aux quelques mots qu'il prononcerait lorsqu'on lui demanderait de rendre hommage, ou d'expliquer sa présence, même s'il avait été invité aux obsèques.

Screenshot-30_resultatLe soir, lorsqu'il rentra, il se dit que la pluie déferlant sur la ville et le vent qui menaçait de déraciner les arbres reflétaient tout à fait son ressenti. La tristesse de voir un ami mourir, pleuré par sa famille, ses amis, ses collègues, ou d'autres connaissances rendait Vincenzo atterré. Plus encore, il avait été stupéfait d'apprendre que Luis Toledo lui avait légué une somme de trente-mille euros. Comment se faisait-il qu'un ami récent, qu'il n'avait pratiquement pas connu personnellement, et avec qui il avait eu peu de discussions – bien qu'elles aient duré des heures – puisse lui céder un montant aussi élevé, si l'on était pas déjà étonné qu'il lui ai laissé quelque chose ? Mais la tristesse de Vincenzo avait été atténuée par un élan de gratitude et de bienveillance envers son entourage, aussi sage, intelligent et amical que lui, qui l'avait accueilli à bras ouverts, sans le moindre signe de méfiance ou de jalousie lorsqu'il apprit la somme qu'il allait détenir. Cette journée avait été éprouvante, pleine d'interrogations, de pleurs, d'incrédulité.

Screenshot-31_resultatMais lorsque Vincenzo avait passé le seuil de la porte d'entrée de sa petite maison et découvert une Simona Valenci, le visage parcouru de larmes, un sourire timide aux lèvres et des yeux perçants et interrogateurs à la fois, il s'était demandé ce qu'il s'était passé. Mais Simona, d'une voix brisée, lui avait demandé de s'asseoir, car…

Simona – Vincenzo, il faut que l'on parle. C'est au sujet de nous deux… Ou plutôt deux et… un neuvième, si tu vois ce que je veux dire.

 

 

A suivre !

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Commentaires
M
J'AI UN PEU RATTRAPÉ MON RETARD, MAIS IL COURT VITE CE CON ;;<br /> <br /> Un bébéééééé \o/ <br /> <br /> <br /> <br /> Ceci était un commentaire constructif et utile
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  • Il y a bien longtemps, une révolution a changé le monde. L'histoire de la famille Antenatio relate une révolte qui s'annonce. Mais ces deux événements sont peut-être plus étroitement liés que l'on pourrait l'imaginer...
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